Il existe de nombreuses langues régionales en France comme le breton, le corse, l’occitan ou l’alsacien. La langue alsacienne est la deuxième langue régionale de France. C’est une alliance entre la langue française et la langue allemande.
Les origines de la langue alsacienne
L’alsacien trouve son origine au Vème siècle au moment où les peuples germaniques des Alamans et des Francs s’installent en Alsace. Le latin (langue officielle) et le celtique (langue du peuple) sont ainsi remplacés par le francique et l’alémanique. Presque la totalité des habitants parlent ces dialectes germaniques qui coexistent dans cette même région. Ils serviront, aux VIIIème et IXème siècles, aux missions de christianisation des peuples germaniques.
La naissance de l’allemand
Au milieu du XVIème siècle, la langue allemande (Hochdeutsch) devient une langue commune et sert aux éditions littéraires et politiques. C’est la langue écrite par excellence que tout le monde pratique grâce à l’impulsion des imprimeries et au mouvement réformateur (luthérianisme). L’enseignement de la langue littéraire allemande se généralise et les deux dialectes ne servent alors qu’à des usages oraux.
L’introduction de la langue française
En 1648, un changement se profile à l’horizon avec l’intégration de l’Alsace au Royaume de France. Après la Guerre de Trente Ans, la langue française fait son entrée dans le franc- parler des Alsaciens et devient la langue officielle. Cependant, les dialectes alsaciens et l’allemand continuent d’être employés par la population dans leur quotidien. Ce qui entraîne le bilinguisme alsacien.
Avec la Révolution française, le français prend place dans la vie des Alsaciens mais n’évince en aucune manière l’allemand et les autres dialectes.
Alternance allemand-français
En 1871, après la cession de l’Alsace à l’Empire allemand, l’allemand redevient la langue officielle. La population approfondit la connaissance de l’allemand et des autres dialectes, elle maîtrise alors parfaitement leurs langues. Toutefois, une partie des Alsaciens utilisent encore le français.
En 1918, après la première guerre mondiale, l’Alsace est de nouveau française. Cette fois-ci, la langue française est propulsée au-devant de la scène sociale et gagne du terrain. L’enseignement rejette l’allemand et privilégie le français. Ce n’est qu’en 1927 que l’allemand est réhabilité et le bilinguisme prend de la place.
À l’époque de l’annexion de l’Alsace par le Reich, le français est de nouveau interdit. À l’issue de la deuxième guerre mondiale, l’allemand est totalement banni du système scolaire, social et économique.
Depuis, l’allemand est relégué à la place de langue étrangère. Néanmoins, il a été réintroduit dans l’enseignement de base. Le bilinguisme refait alors surface, mais la transmission de l’alsacien se fait de plus en plus rare. Des mobilisations pour la préservation de la langue alsacienne se sont opérées.
Les autres dialectes alsaciens
Les dialectes romans (lorrain, welch et franc-comtois) sont présents dans certaines localités de l’Alsace (Vosges, Haut-Rhin) mais ils sont fortement menacés en raison du nombre de locuteurs.
Le yiddish est à l’origine de nombreuses expressions dialectales de l’Alsace comme bajes (maison), schlàmàssel (désordre). Cependant, il a aujourd’hui totalement disparu du territoire alsacien.
Les dialectes alsaciens sont variés en raison des transformations linguistiques comme c’est le cas du mànisch ou romani alsacien.